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4 – Une Efficacité économique Contestable

4 – Une efficacité économique contestable

Cet été, ACDE Conseil publie une série d’articles éditoriaux sur les projets dans le monde numérique, à raison d’un chaque quinzaine.

Volontairement engagés, pas toujours politiquement corrects, ces articles ont vocation à faire réagir le lecteur et à nous faire prendre un peu de recul pendant cette période de congés.

Aussi, n’hésitez pas à débattre, à réagir, à nous faire part de votre expérience, à nous contredire. La courtoisie reste de mise, aussi tout article n’en respectant pas les règles de bases sera irrémédiablement recyclé.

Bel été, bonnes lectures !

Vincent

1 – Un conflit séculaire (1er juillet 2019)

2 – Les codeurs au pouvoir (15 juillet 2019)

3 – Une démarche anxiogène inspirée des jeux vidéo (29 juillet 2019)

Et sur le plan économique, qu’en est il ?

4 – Une efficacité économique contestable

Conjuguée au cloud et au web, les méthodes AGILE permettent de publier une application ou un site web qui s’enrichit chaque mois, chaque semaine, chaque jour, chaque heure, de fonctions plus nouvelles et plus chatoyantes les unes que les autres. Cela parait séduisant au premier abord.

Et pourtant, dès qu’on commence à être familier d’un système et à ne pas trop tâtonner avec, que se passe-t-il ? Une nouvelle version vient nous livrer son lot d’innovations et de déstabilisations. Le Facebook ou le Linkedin d’aujourd’hui n’ont plus grand-chose à voir avec leurs antiques prédécesseurs des années 2016/2017, déjà relégués dans un passé lointain. Dans le même style, les versions de Windows, d’Office ou de l’iOS se succèdent. Alors, les constructeurs nous harcèlent de rappels tant que nous n’avons pas procédé aux mises-à-jour. Et ce n’est que quand on a craqué, à bout de résistance, que l’on découvre que c’est devenu bien plus compliqué de créer une table des matières sous Word (qui est le tordu qui a caché ça sous l’option « références » ?), qu’un format de présentation ne passe plus si facilement d’une présentation PPT à une autre, que  le wifi saute ou se remet en marche intempestivement, ou que la batterie de son Iphone ne tient plus que quelques heures… Au niveau de l’individu, combien de temps perdu ? Combien de points de productivité en moins ?

Du temps (caché) perdu

Dans certaines entreprises, la CTO d’une ESN en témoignait récemment, on renonce à dérouler des programmes de formation aux grands logiciels (CRM, ERP…) car, le temps d’avoir formé des centaines ou des milliers d’utilisateurs sur tout le territoire, une nouvelle version sera arrivée et la moitié de ce qu’on a enseigné sera devenu obsolète. Moralité : il faut que chaque utilisateur apprenne à se débrouiller et à s’auto-former en permanence. Sans parler des versions de logiciels qui ne sont pas compatibles « ascendantes » les unes avec les autres, et dont la mise en place demande un effort quasi intégral de reparamétrage et de réapprentissage. Pour le collectif, combien de temps gâché, combien de coûts cachés ? Combien d’énervement, de stress en plus ? Pour quels gains marginaux ? Et pour combien de points de productivité en moins ?

Y’aura-t-il quelqu’un pour dire un jour aux équipes de développement « OK les gars c’est bon là, ne touchez plus à rien, contentez-vous de réparer les quelques bugs qui restent en souffrance, améliorez les temps de réponse mais sur le fond basta, stop, fini ! » ? Mais ne nous égarons pas.

Des promesses, toujours des promesses

L’AGILE où la promesse d’un monde merveilleux, dans lequel les utilisateurs savent exprimer leurs besoins et les développeurs savent les transformer en produits informatiques performants.

Dans la réalité, un monde ésotérique, formel et stressant, qui donne le sentiment que l’on se transforme et qui fait la fortune des consultants et autres « coaches agiles », sans bénéfices économiques durablement prouvés.

Mais tout n’est pas à jeter, et considérons le manifeste agile comme un aggiornamento des développeurs, traduisant leur bonne volonté et leur envie de mieux servir leurs commanditaires utilisateurs dont l’action opérationnelle, faut-il le rappeler, finance leurs salaires.

A suivre…

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