1 – Les relations utilisateurs-développeurs : un conflit séculaire…
Cet été, ACDE Conseil publie une série d’articles éditoriaux sur les projets dans le monde numérique, à raison d’un chaque quinzaine.
Volontairement engagés, pas toujours politiquement corrects, ces articles ont vocation à faire réagir le lecteur et à nous faire prendre un peu de recul pendant cette période de congés.
Alors, n’hésitez pas à débattre, à commenter, à nous faire part de votre expérience, à nous contredire. La courtoisie reste de mise, aussi tout article n’en respectant pas les règles de bases sera irrémédiablement recyclé.
Bel été, bonnes lectures !
Vincent
1 – Les relations utilisateurs-développeurs : un conflit séculaire
Depuis que l’informatique (ancien nom du numérique) existe, des plaintes récurrentes s’expriment :
- Les projets sont en retard et coûtent souvent plus cher que prévu ;
- Les produits livrés ne correspondent pas suffisamment aux besoins des utilisateurs ;
- Grosso modo, la moitié des projets ne sont pas de grandes réussites.
(voir la dernière édition du Chaos Report https://www.standishgroup.com/sample_research_files/CHAOSReport2015-Final.pdf)
Pour tenter d’expliquer cela, on entend deux sortes d’arguments tout aussi récurrents :
- Les utilisateurs vus des développeurs: « ils ne savent pas ce qu’ils veulent, il est difficile, voire impossible de leur faire exprimer leurs besoins, ils ne s’impliquent pas ou que très peu dans les projets, l’informatique n’a pas de correspondant MOA (Maîtrise d’Ouvrage, ancien nom du Product Owner) ou bien, « le MOA ne vient pas aux réunions » etc. Ils ne comprennent rien à la technique et croient que tout est facile… »
- Les développeurs vus des utilisateurs: « ils n’en font qu’à leur tête, ils préfèrent jouer avec la technologie plutôt que de répondre à nos besoins, ce sont des adolescent attardés et immatures, des geeks férus de jeux vidéo, qui ont du mal à se lever le matin et qui peinent à arriver à l’heure au bureau. Les chefs de projets (ancien nom des scrum masters) font trop de technique et ne consacrent pas assez de temps à gérer leurs projets, la direction informatique laisse faire et n’arbitre pas correctement… »
Tout cela est souvent vrai. Et la plupart du temps, personne n’est à blâmer en particulier.
C’est la complexité des affaires économiques qui fait que les besoins ne sont pas toujours faciles à exprimer, c’est la pression du quotidien qui fait que les utilisateurs n’ont pas assez de temps pour spécifier ce qu’ils veulent, c’est l’évolution incessante de la technologie qui divertit les développeurs, c’est aussi parfois leur côté artiste qui prend le dessus, mais n’oublions pas que c’est aussi leur créativité voire leur génie qui permet les progrès que nous avons connus ces 50 dernières années. Quant à la direction informatique qui « laisse faire », eh bien elle a, comme tout le monde, ses problèmes de management.
Ce conflit est-il inéluctable ?
A suivre…